La chanteuse Gwendoline Absalon, née à Saint-Denis de La Réunion en 1992, d’origine malbar (indienne), a déjà un beau parcours musical. Son initiation musicale débute avec un oncle. A 10 ans, il lui fait chanter les chœurs d’un album maloya. C’est grâce à lui qu’elle joue de la guitare.

Paradoxalement, le choix de faire de la musique résulte pour Gwendoline d’un combat contre les interdits d’une éducation stricte. À la maison, on écoute Ray Charles, Aretha Franklin et Cesaria Evora, mais on ne festoie pas, on ne célèbre pas et la jeune fille n’est pas encouragée à suivre des cours.

C’est donc grâce à une détermination singulière qu’elle chante. Elle se forme en chant lyrique et en technique d’aisance scénique. A 17 ans, elle est lauréate du concours « la Caravane des Talents ». Au même âge, au lycée, elle rencontre des musiciens, dont le pianiste Matthieu Brillant, avec qui elle remporte le concours de « la meilleure chanteuse de jazz de la Réunion » (2010). Ce travail la mène à assurer la 1ère partie de Manu Katché et Hugh Coltman au Téat Plein Air de La Réunion. Elle sera aux côtés du pianiste Eric Legnini pour une série de master class dans l’île.


À côté de la soul et du jazz, Gwendoline s’est aussi nourrie d’un répertoire éclectique. Elle est de la « génération internet », qui prend le temps de suivre le fil d’une « play list », pour passer d’Edith Piaf à Maria Callas… En 2015, elle sera en demi-finale du concours de l’émission Music Explorer « les chasseurs de sons » (France Ô) avec la reprise de « Jardin d’Hiver » d’Henri Salvador.

Gwendoline quitte La Réunion direction Bordeaux pour mener sa vie de jeune femme comme elle l’entend. Elle se tourne vers la musicothérapie, obtient son diplôme, puis travaille dans le milieu du grand handicap, mais quelque chose lui manque et elle traverse un profond passage à vide. Un soir de décembre à Bordeaux, le hasard la guide dans une fèt kaf’ (1). Les jeunes jouent un maloya qu’elle a si longtemps délaissé. Elle l’entend comme un message et décide à ce moment de réaliser son premier album.


S’en suit une rencontre décisive avec le guitariste Rija Randrianivosoa (présent sur Vangasay) et le batteur Hugo Bertil. Son premier album, Dig Dig sort en 2018 (extrait live : Voulvoul lamour), réalisé par Rija. Il fait exploser Gwendoline à La Réunion où  elle rentre avec une spiritualité renouvelée qui ne doit rien à la religion. Ses chakras sont alignés…

Depuis lors, elle s’impose comme une des figures montantes de la jeune scène réunionnaise, invitée des principaux événements musicaux de l’île (récemment : Blackbox sur Réunion 1ère). Son actualité scénique ne cesse de s’accroître avec de nombreuses collaborations (Zanmari Baré, Bastien Picot ou encore Santo Antão 7Sóis Band du Cap Vert). A Paris, elle a donné son premier concert au « Sunside » au mois de novembre 2019, à guichet fermé, avec l’équipe qui l’entourera pour Vangasay.

1-Fête des cafres (les Noirs descendants d’esclaves) : c’est la célébration de l’abolition de l’esclavage à La Réunion, chaque 20 décembre, en commémoration du 20 décembre 1848.